Larisa Ganzvind, la grâce et la bravoure d'un néo-traditionaliste
Elle a commencé par étudier et effectuer des tatouages réalistes mais aujourd'hui, dans son studio à Lausanne («The Spiny Fox Tattoo»), Larisa est devenue une artiste 100% estimée à son style.
Salut Larisa, votre art est vraiment sophistiqué, et j'imagine que ce n'est pas né du jour au lendemain. Pourriez-vous nous parler de votre voyage jusqu'à présent dans le monde du tatouage?
Mon voyage en tant que tatoueur a commencé en 2015, mais mes racines artistiques remontent à l'an 2000, alors que je n'avais que six ans. Ma maman, un vrai visionnaire, m'a inscrit à l'école d'art.
Cette première étape a conduit à une autre école d'art, puis à Art College, où j'ai étudié la peinture classique, les arts visuels et le dessin académique. Plus tard, j'ai poursuivi la conception à l'université. C'est pendant mes années universitaires que j'ai découvert le monde du tatouage, et j'ai immédiatement réalisé que c'était là que j'appartenais vraiment. Depuis lors, je n'ai jamais regardé en arrière.
Votre style de tatouage ne semble pas appartenir à une catégorie spécifique comme néo-traditionnel, couleur ou botanique. On a l'impression d'être attiré par l'élégance, la grâce et le pouvoir de la couleur elle-même. Quelle est votre opinion à ce sujet?
Vous avez absolument raison! Mon style est un mélange de réalisme et de néo-traditionnel. La première partie importante de ma carrière a été consacrée au réalisme. Cependant, après cinq ans, j'ai commencé à explorer le néo-traditionnel, qui gagnait en popularité en Russie à l'époque.
Néo-traditionnel m'a fasciné à cause de sa liberté artistique: des objets stylisés encadrés de contours audacieux, rappelant l'œuvre d'Alfons Mucha, j'ai volé mon cœur.
Plus important encore, le style m'a permis de plier les règles, de déformer les formes, d'expérimenter avec des proportions et de laisser mon imagination se déchaîner. Bien que le réalisme influence toujours mon travail, je m'identifie fièrement comme un néo-traditionaliste aujourd'hui.
Passez-vous beaucoup de temps à sélectionner vos couleurs?
Mon travail est caractérisé par des tons complexes et sourds – parfois même des nuances boueuses – tirées du monde naturel. Par exemple, je remarquerai souvent une brique rouillée à côté de la saleté et de l'herbe sèche teintées d'olive, ce qui se traduit par une triade analogue idéale de la roue chromatique de Johannes Itten (un peintre suisse et un pionnier de la théorie des couleurs. Ed).
J'utilise rarement des couleurs prémélangées directement de la bouteille. Je les mélange pendant que je travaille (chaque teinte est généralement un mélange de 2 à 3 couleurs) mais parfois jusqu'à 5 à 6. Si j'aime une combinaison particulière, je note les proportions de projets futurs. Je dirais que je recherche et expérimente constamment la couleur.
Pouvez-vous nous parler de votre studio, «The Spiny Fox Tattoo», à Lausanne? À quoi peuvent vous attendre lorsqu'ils vous rendent visite?
«The Spiny Fox Tattoo» (IG: @TheSpinyFox) est un projet né de la spontanéité. Mon mari, Michael (IG: @the__para__dox), et je prévoyais initialement de déménager en Asie l'été dernier, mais la vie avait d'autres plans, et nous avons fini par ouvrir notre studio à Lausanne à la place. Michael est le cœur, le cerveau et l'épine dorsale de cet endroit. Il s'occupe de tout – promotion, organisation d'artiste invité, gestion des clients et tous les travaux administratifs – me laissant libre pour me concentrer sur le dessin et le tatouage.
Dites-moi quelque chose de plus sur votre emplacement suisse…
Notre studio confortable mais moderne (IG: @TheSpinyFox) est situé au cœur de Lausanne, en Suisse. C'est un espace chaleureux et accueillant où tout le monde se sent chez lui. Nous avons cinq lits de tatouage et sommes actuellement à la recherche de deux autres artistes résidents pour rejoindre notre équipe. De plus, nous sommes toujours à la recherche d'artistes invités avec lesquels partager les connaissances et les expériences.
Quelle est votre chanson ou votre musique préférée à écouter lorsque vous dessinez ou tatouez?
Depuis qu'il est devenu maman (mon fils a deux ans), j'ai développé une profonde appréciation pour le silence – chaque parent comprendra cela! (rires)
Quand je conçois, le silence est mon go-to.
Mais pendant le tatouage, j'adore écouter les livres audio, en particulier les classiques russes en plusieurs volumes ou podcasts éducatifs. Cela dit, quoi qu'il arrive, Placebo (IG: @PlaceBoworld) tiendra toujours une place spéciale dans mon cœur.
Si vous pouviez rencontrer un grand nom dans le tatouage (passé ou présent), qui serait-ce, et que leur demanderiez-vous?
Sans aucun doute, ce serait Hannah Flowers (IG: @hannahflowers_art). Je suis absolument impressionné par sa créativité et son éthique de travail. Je n'ai pas de question spécifique en tête pour Hannah Flowers; J'adorerais juste entendre parler de ses routines quotidiennes, de son voyage artistique et des histoires derrière ses tatouages. Mais honnêtement, la vraie question est… pourquoi n'avez-vous jamais répondu à mes e-mails? (rires)
Quel est le plus grand défi que vous prévoyez de vous poser en 2025?
Je suis la reine des défis et de la fixation d'objectifs – c'est pratiquement mon passe-temps! En ce moment, je suis occupé à travailler sur quelques-uns, mais l'un des plus grands objectifs de 2025 est de participer à des conventions de tatouage majeures.
Et vos derniers mots célèbres sont…?
1% de talents, 99% de persévérance et un travail acharné.
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